Joseph D' Anvers - Chronique Album "Les Choses en Face" - Pierre Derensy
Il y a ce qui grouille potentiellement dans les reins et qui trouve un sens au détour d’une rencontre essentielle. Celle de Daniel Darc qui fit résonner cette somptueuse phrase d’Hemingway « Celui qui n’est pas prêt à mourir pour écrire ne devrait même pas écrire », et voilà Joseph qui décide d’arrêter de vagabonder pour prendre son destin entre 2 yeux.
Sélectionné par le FAIR (organisme qui aide les jeunes artistes) et membre de la promo CQFD 2005 des inrocks , cet ancien de la Fémis peut remercier le ciel de s’être trouvé un polype sur une corde vocale : il sait dorénavant chanter doucement au coté d’un Miossec brailleur sur « La Vie est une Putain », séduire son monde d’une manière éthérée sur « A Contretemps » et laisser le piano prendre « Pigalle » d’assaut.
Accompagné de ses fidèles grognards à la batterie et à la contrebasse, il demande l’aide de Jean Louis Piérot (Bashung, Daho, Brigitte Fontaine) pour réaliser l’album. Le cynisme glacé de ses paroles imparables comme sur « Nos Jours Heureux » prennent au cœur et il n’est pas improbable que d’ici quelques temps des gens puissent mourir d’aimer ce garçon.
L'acuité musicale de ce jeune artiste lui fait entretenir une relation particulière avec la guitare sèche dans ses chansons sans pour autant oublier d’incorporer parfois, au détour d’un titre, un orchestre de cordes ou un quatuor de cuivres.
Joseph d’Anvers transforme son potentiel en réel talent artistique qui mérite d’être défendu contre vent et marée.