Arno - Chronique Album "Jus de Box" - Pierre Derensy
32ème album pour Arno et le voilà replongé dans son cirque habituel. Avec ce « Jus de Box » il s’amuse d’un jeu de mot pour proposer autre chose de plus profond. Ce disque est effectivement un jukebox : très belge donc nourri de multiples influences. Chaque morceau ayant sa particularité musicale. Tour à tour rockeur sur « Mourir à Plusieurs », rappeur en duo avec Faf La rage sur « I’m Not Into Hop », intimiste sur « Reviens Marie » ou gouailleur sur « Miss Amérique ».
Arno qui avait axé son avant-dernier album sur le français revient à ses premières amours : un patchwork de french-anglo-bazard. En privilégiant un album dynamique et vivant, s’attachant à écrire des titres impulsifs, de structure classique : couplet-refrain-couplet-solo. Guitare et batterie en vedette américaine, sans oublier le fameux clavier de Serge Feys, son collaborateur depuis 30 ans et co-réalisateur sur ce dernier opus. Plus vous êtes moche, laid, idiot, incompris, mal dans votre peau, plus vous aurez de chance d’être caricaturé dans les chansons de l’ostendais.
Le monde de freak l’intéresse, l’appât du gain aussi. Comme il le chante « C’est mieux d’être avec une moche souriante qu’avec une femme belle et chiante », c’est pareil avec un disque d’Arno : c’est mieux d’être avec un balourd qui aime les frites qu’avec un intellectuel végétarien, car ses albums sont consistants et à facettes bariolées. Avec « Jus de Box » on ne risque pas de s’ennuyer, préparez vos pièces pour aller danser dans un bar enfumé et rempli de piliers de comptoir d’un quartier cosmopolite.