Les Têtes Raides - Festival Les Terre Neuvas 2004

Les Têtes Raides - Interview 2006

Les Têtes Raides - Festival Artrock 2006

Les Têtes Raides - Festival Les Vieilles Charrues 2006

Les Têtes Raides - La Fête de L'Huma 2006

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Les Têtes Raides - Concert L' Espace du Roudour (St Martin des Champs) 2011




Interview

Les Tetes Raides - Interview - Pierre Derensy


Pierre :
En 2003 vous aviez fait beaucoup de dates au Bataclan avec plein d’artistes en invités, c’était une manière de remettre de l’émulation entre vous ?
Les Têtes Raides :
«L’émulation existe sur tous les albums et dans tous les concerts depuis le début. Notre groupe a toujours laissé sa porte ouverte aux rencontres, les fenêtres aussi, par contre c’est du double vitrage pour avoir parfois un peu de quiétude! Permet moi d’avoir cette prétention de dire que l’on invite à notre bonne table les bons copains qui sont à la fois ceux que l’on connaît depuis longtemps ou ceux que l’on croise à l’apéro.»
Pierre :
Votre disque précédent s’appelait «Qu’est ce qu’on se fait chier» mais finalement pas au point d’arrêter de faire de la musique ?
Les Têtes Raides :
On s’est bien marré avec ce titre qui doit être pris comme une simple rigolade. Nous ça fait 20 ans que l’on se fait chier (rire). Quand tu vois les choses dans leur déroulement, c’est à dire cet album, le live qui s’en est suivi et «Fragile » maintenant : tout va quelque part. Même si parfois nous ne savons pas d’où viennent les choses nous savons par contre où elles vont.»
Pierre :
Sur le Live, il n’y avait « que » douze chansons ?
Les Têtes Raides :
C’est bien ça ! non ? on a enregistré un concert en une prise. En voulant ne garder que les morceaux électriques. Nous désirions de cette énergie qui symbolisait nos début tout en la densifiant. La froidure actuelle demandait un réchauffement
Pierre :
Avant que le disque «Fragile» ne démarre musicalement parlant, il y a cette phrase qui est annoncée en piste 1 : ‘Je préfère les gens qui ne me comprennent pas’. Est ce que le but des T.R c’est de faire apprécier leur musique à ceux qui en sont encore réfractaires ?
Les Têtes Raides :
Il n’y a pas vraiment de symbolique à la présence de cette phrase, juste de laisser libre court à l’interprétation de l’auditeur. La fonction de cette phrase c’est d’être prise à un degré différent à chaque fois que tu la passes. C’est ce qui caractérise le groupe : jongler avec les moments et les états, par contre l’album est forcément coloré et en fonction de tes couleurs à toi tu t’investis plus dans certains titres selon les desideratas de ta vie. La couleur c’est ton histoire. Les gens prennent ce qui est à prendre et en font ce qu’ils veulent.
Pierre :
Vous avez cette faculté de dire des choses sans en faire des leçons de morale ?
Les Têtes Raides :
Disons que ce n’est pas le propos. Il y a des métiers pour ça. Nous ne sommes pas des pédagogues. On essaye de parler de la responsabilité des gens plutôt que d’évoquer leurs bêtises.
Pierre :
Je voulais revenir sur le truc important de l’album !
Les Têtes Raides :
Kézako mon ami ?
Pierre :
Plus de notes d’accordéon ?
Les Têtes Raides :
Alors ça ce n’est vraiment pas important ! En fait l’accordéon en temps que tel existe et existera toujours au sein du groupe. Sur certains morceaux nous en avions mais au moment de fixer les morceaux on les a enlevé pour la justesse dans la globalité. Mais je te rassure le troisième poumon est toujours là. Chez nous il n’y a pas de règle ou seulement celle d’aller au bout de la chanson.
Pierre :
Pour la co-réalisation de l’album vous avez demandé l’aide de Denis Barthes (batteur de Noir Désir)?
Les Têtes Raides :
Sauf sur « Qu’est ce qu’on se fait chier » on a toujours eu quelqu’un qui co-réalise l’album avec nous. On voulait retrouver cette distance d’avoir un co-réalisateur afin de garder le cap, nous permettant de laisser travailler les gens sur des trucs que nous ne faisons pas. Denis, nous l’avions croisé pendant l’enregistrement d’un titre sur une compil, nous venions de commencer à penser à ce nouveau disque et lorsque nous lui avons avoué que nous aimerions bien l’avoir avec nous il nous a simplement dit qu’il aimerait lui aussi bosser avec nous. C’était une sorte de volonté partagée. C’est pour nous extrêmement gratifiant au vu de l’énergie qu’il nous a procuré.
Pierre :
Je continue la tournée des potes sur l’album : Romain Humeau le leader-chanteur d’Eiffel ?
Les Têtes Raides :
Nous l’avons rencontré lors du KO Social, il est venu ensuite nous voir sur Bordeaux, nous savions que Romain est un très grand compositeur, on lui a donc proposé d’écrire les cordes ce qu’il a fait très rapidement, gardant la jouissance et l’émulation des premières rencontres.
Pierre :
Après il y a ce titre « L’Atuvu » ?
Les Têtes Raides :
Là c’est carrément la grande farandole des copains et copines. Tout d’abord le chanteur de ‘The Ex’, ensuite il y a Jasmine Vegas, Mika Pusse, ensuite dans le musée des horreurs tu as Didier Wampas et Rachid Taha. Didier il se faisait chier dans sa piscine on lui a donc proposé de venir se faire chier dans le studio avec nous (rire) et Rachid est venu boire quelque coups en notre compagnie. Ce genre de morceaux c’est souvent les choristes des T.R qui font les voix, là nous avions envie de chanteurs. Il y a une grosse différence entre choriste et chanteur. Chanteur c’est la voix comme instrument alors que choriste c’est la voix comme appoint.
Pierre :
We Gonna Love Me» c’est la réponse à Renaud sur son «It is Not Because You Are» ?
Les Têtes Raides :
On a toujours chanté en anglais. Les premiers morceaux du groupe c’était des reprises de Chuck Berry, des Stones, des Clash. Nous avons toujours cajolé de la gambette et nous avions à cœur de nous faire plaisir en jouant ce que nous avons toujours aimé.»
Pierre :
Vous reprenez « Hexagone» du même Renaud dans votre spectacle, la pertinence de cette chanson ne montre t’elle pas que rien n’a changé depuis des lustres ?
Les Têtes Raides :
hormis l’abolition de la peine de mort, il est bon de la jouer encore. On en est désolé d’ailleurs de devoir la rejouer !
Pierre :
Je voulais aussi parler des adaptations textuelles du groupe ?
Les Têtes Raides :
Ce sont comme les copains qui viennent pour la musique, on les invite à notre table pour s’amuser.
Pierre :
Vous êtes dans la même maison de disque que notre Johnny Hallyday presque plus national, alors à quand un duo avec lui ?
Les Têtes Raides :
On a bien peur qu’il soit venu chez Warner car il avait les Têtes Raides (rire) ! En tout cas cela faisait certainement partie de sa réflexion (rire). Le duo se rapproche je te le confirme. Par exemple « Qu’est ce qu’on se fait chier » est une chanson faite pour lui (rire).
Pierre :
Qu’est ce que vous inspire le boycotte de votre dernier clip ?
Les Têtes Raides :
Boycotté ce serait trop politique. Ce serait une dimension que je n’oserait pas envisager. Apparemment les gens qui programment les clips à la télévision ont trouvé ce clip violent et sans rentrer dans des détails j’aimerais juste que les gens puissent juger de cette "violence".
Pierre :
Fin 2005 vous avez fait plein de petits clubs et là en 2006 vous attaquez les grandes salles ?
Les Têtes Raides :
Grande salles comme tu vas vite ! en fait on joue partout . On a joué au Métropole le petit cinéma d’art et essai à Lille, on a joué au théâtre de Fives, on a joué au Carré des halles qui s’était fait agressé par l’URSSAF car il donnait les 1500 balles de la représentation aux musiciens et qu’il trouvaient que c’était du travail au noir, on a joué à Wazemme, au Sébasto, Au théâtre du Nord. Sur Lille nous aimerions bien faire le Grand Mix et la Condition Publique. On a fait récemment un concert dans la gare du Nord, tu nous verras peut être à la gare de Lille donc ! On avait juste envie des clubs car c’est un circuit culturel qui vit différemment. Après tu passes sur des grandes enceintes où le contact est différent.
Pierre :
Parlez moi du KO Social dont vous êtes en partie les investigateurs ?
Les Têtes Raides :
On a voulu faire une pause pour l’album. Ce mouvement on l’a mis en stand-by mais on ne l’a pas arrêté. On souhaite donner une dimension populaire à la chose. On va sortir un disque qui raconte le KO. On a plein d’artistes qui vont venir dessus. On va essayer de viser cette date du 21 avril 2006. Le 21 avril a été et on a tous peur que cela soit de nouveau. On va donc se bouger, se côtoyer pour essayer de parler et de faire bouger les choses.
Pierre :
Sarkozy aime bien utiliser le mot responsabilité dans ses discours de début d’année, j’aurais aimé savoir ce qu’était la responsabilité d’un artiste pour vous ?
Les Têtes Raides :
Je t’ai répondu avec le KO. C’est juste qu’est ce que tu fais, qu’est ce que tu penses. L’échange de ce que tu penses et ce que pensent les gens. En faire une liaison.
Pierre :
Qu’est ce que cela fait d’être immortalisé dans un livre entièrement consacré au groupe ?
Les Têtes Raides :
On tient plus debout ! (rire) Nous avons l’impression d’être au panthéon de la chanson française (rire). C’est marrant que la collection ‘Poésie et Chanson’ recommence la collection avec nous. Voir une tentative de biographie c’est vachement sympathique. L’auteur nous a beaucoup côtoyé, on l’a laissé travailler, il l’a bien fait et nous avons juste essayé de valider la véracité des informations qu’il donne. On a laissé la plume à l’écrivain comme on laisse en studio chacun faire son job.