Yann Tiersen - Chronique Album "On Tour" - Pierre Derensy
La dernière tournée de Tiersen était catastrophique. Un choix assumé pour cet artiste hors-norme. Alors que tous les amoureux d’Amélie Poulain attendait un violon limpide et le gus sur scène qui va avec pour jouer des photocopies de ses ritournelles, ce multi-instrumentiste arrachait tout avec une guitare électrique et crime de lèse-majesté, en groupe. Finie la solitude du bac à disque en format Bande Originale.
Ce live concentré sur 11 titres, bouillant, frémissant d’agressivité et d’inventions rock martèle des odes à la différence et à la vitalité. Ceci n’est pas un best-of où s’empile les titres phares sous applaudissements.
Tout est en clair-obscure, inédit, moderne jusqu’au bout des ongles sales. Sous tension du début à la fin, avec quelques amis bien choisis comme Diam’s qui nous livre une version inédite et poignante de « Ma France à Moi » ou une « Rade » avec la formidable Katel, Tiersen joue sec, chante et bien, juste comme un nouveau Dominique A.
Ses qualités mélodiques mises au service d’un nouveau look musical profitent de l’intelligence de ce « simple » musicien devenu artiste à temps complet. Le serpent a donc fait sa mue, la vieille peau reste sur le trottoir. Rentre ici dans le panthéon des très grands Yann Tiersen avec ton cortège de plaisir, tu le mérites.
Ce ne sont pas des retrouvailles mais une confrontation avec un nouveau style. Personnellement j’adore. Tant pis pour les autres, nous serons de toute manière beaucoup à t’applaudir encore et encore sur scène.