Vincent Delerm - Chronique Album "Favourite Songs" - Pierre Derensy
Il faut bien le dire je n’attendais pas grand-chose de Vincent Delerm. Non pas que je ne sois pas touché par sa musique ou ses chansons, je lui reconnais même un certain savoir faire qui m’intéresse mais ses disques ne faisaient pas partie de mes « favoris » sur mes étagères. Ils existent, ils ont du style mais il manquait peut être un minimum de chaleur.
Voici pourtant poindre un album qui me plait. Alors allez savoir si c’est le nombre impressionnant de confrères qui chantent en duo avec lui ou la sélection quasi parfaite des 16 titres mais il se passe quelque chose d’indicible, un petit bonheur fugace qui correspond au personnage et à sa musique épuré.
« Favourite Songs » c’est le rendez-vous, chaque soir de concert à la Cigale avec un invité qui reprend, en duo avec Delerm, une chanson plus ou moins connu du répertoire de la chanson française. Le casting est donc pointue : on démarre par « Votre fille a vingt ans » avec Georges Moustaki finalement père naturel du petit prodige, arrivent ensuite Bénabar et Renaud pour un trio d’as sur « 100 ans ».
Je ne vais pas dévoiler toute la distribution mais pointer du doigt les chansons qui me touchent le plus : « L’ennemi dans la Glace » avec Alain Chamfort et l’apport de cuivres à faire chambouler votre méchant cafard, « Quoi » avec Cali et sa voix si pénétrante qui bascule avec le timbre plus neutre de l’inviteur.
« Les cerfs-volants » de Biolay volent toujours aussi gracieusement, « Le Coup d’Soleil » et les rires de Valérie Lemercier se mêlent à la complicité de Delerm et Boogaerts sur « Na na na » chanté ici en live. On conclue ce CD par « Y’a de la Rumba dans l’Air » avec l’ami Souchon.
Toutes ces voix encadrés par des musiciens hors paires sont autant de bons moments à redécouvrir pour les chanceux ayant assisté à ces concerts de la Cigale ou à apprécier pour la première fois comme on dévore un livre magique et secret qui peut enfin être distribué pour le bonheur de tous.
Très loin de l’idéal télé crochet, qui fait figure d’exemple, et souffre immédiatement à l’écoute de ce disque de la comparaison avec de véritables artistes.