Oshen - Chronique Album "Je ne suis pas Celle" - Pierre Derensy
De sa voix haute et marquée par le chant des artistes réalistes d’avant-guerre ayant découvert les bienfaits de la musique populaire entraînante, Oshen réussit le joli pari de ne jamais ennuyer de bout en bout de « Je ne Suis Pas Celle » et ce, sur fond de rythmes gorgés d’agrumes et de soleil.
Voilà 5 ans qu’elle sillonne la France sur des petites estrades ou lors des premières parties de Bénabar, Bashung ou Anaïs (d’où naissance d’un duo de phocéennes pas tendres pour les « Baratineurs ») et cet album ne fait que confirmer tout le bien que l’on pensait d’elle après l’avoir écoutée sur scène.
Le passage des planches au studio, souvent très difficile à négocier, se fait sans heurt car elle ne coupe pas la pomme en deux pour satisfaire un format.
Cette Oshen a beaucoup de Boris Vian en robe longue. Toujours aussi cocasse (écoutez donc son « Jim »), touchante et sexy dans ces 13 titres qu’elle porte à bout de bras. « La Première Fois Que Tu m’as Quittée » et son talk-over sur un air de bossa-nova est un miracle qui rappelle le travail que pouvait faire à leurs époques les Littles Rabbits ou Philippe Katerine. Juste et délicate sur « Dans la Peau » et « Merci » pour évoquer l’amour pas toujours commode, Oshen s’autocritique de manière distinguée.
Ne pouvant pas trouver mieux pour arranger ses chansons que de faire appel à la ‘Bumcello et M Team’ : Vincent Ségal (réalisateur du disque et tenant ici le rôle de bassiste et violoncelliste) ainsi que Cyril Attef aux percussions et batterie.
Ces 2 là réussissent toujours à mettre des rythmes brésiliens et claniques sur des chansons dites classiques. Les autres musiciens étant tout aussi bons qu’eux « JNSPC » ne pouvait être que chaud bouillant.
Souvent acoustiques et sainement épurées, les mélodies directes camouflent des milliers de sons que seules une bonne centaine d’écoutes permettront de distinguer.