Emilie Simon - Chronique Album "L' Album" - Pierre Derensy
Il y a des artistes qui donnent leurs pleines mesures sur disque et d’autres sur scène. C’est très rare de concilier les deux. Emilie Simon fait mieux que ça. Elle associe ses expériences musicales en studio et les transmet sur scène. On a beaucoup parlé du succès de cette jeune dame de lotus, qui depuis quelques années, accumule les critiques élogieuses, rassemblant aussi bien les puristes et les fanatiques d’une musique cérébrale à base d’expérimentations, que les auditeurs lambda qui trouvent dans sa musique un plaisir immédiat. Sans jamais se tromper de voie, fort d’un procédé musical particulier, son disque live est un set énergique que l’on pourrait qualifier de rock n’roll pleinement maîtrisé à base de guitares électriques et de percussions violentes mais grandi d’un quatuor à corde qui ennobli encore sa prestation sur les planches de l’Olympia.
De bout en bout, avec des variations de rythme, des instruments insolites ( qui sait ce qu’est un ou une : B.r.a.a.h.s, B.o.b.b.i, Lemur ?) la marche de l’impératrice passe par la délicatesse des sons et des couleurs qu’elle arrive à projeter physiquement dans ses chansons. De plus, Emilie Simon n’a jamais aussi bien chanté, que ce soit ses propres compositions «Fleur de Saison », « Désert », « Graines d’Etoiles » ou des reprises étonnantes «Come As You Are» ou son fétiche «I Wanna Be Your Dog».
Plutôt qu’une simple greffe de Bjork (maintes fois citée pour la qualifier) j’irais baptiser cette nouvelle variété de rose : Edith Monroe (oui j’assume la filiation môme facétieuse et pépé de Kennedy) tellement cet album et l’artiste qui se trouve derrière peuvent rivaliser avec la majorité de la faune et de la flore contemporaine. A noter que le DVD du spectacle vous offrira une Emilie très jolie, une captation de concert remarquable et ordonné de mains de maîtresse femme et vous permettra surtout de mettre une image sur ces noms barbares d’instruments cités au milieu de chronique.