Didier Super - Chronique Album "Mieux vaut en Rire que s'en Foutre 2" - Pierre Derensy
Plutôt que de nous offrir de nouvelles chansons, Didier Super qui profite de son succès « mondial », reprend exactement les titres de son premier disque (avec un inédit «Je Veux être une Star »), les mélanges de la track-list précédente, histoire de tromper son monde et de dire qu’il a bossé quand même, mais surtout les garni de musique symphonique. Rondo Vénéziano au pays des frites et de la bière prolo. Mais, me direz vous, finalement qui est le plus bête : celui qui écoute Didier Super ou celui qui prend André Rieu pour un soliste d’exception.
Pourquoi ce choix ? pour éviter de se prendre une volée de bois vert sur l’album de la confirmation ? non, pas chez ce garçon là. Apparemment selon l’artiste hymself : « Comme on m’a dit que musicalement mon premier album était un peu léger, j’ai choisi un orchestre symphonique, car la musique classique, personne ne la comprend mais tout le monde la respecte ». Quand on lui demande où il souhaite aller avec cet album, il répond « Je veux que dans le crâne de n’importe quel plouc soit inscrit à jamais : Didier Super c’est du Wagner ».
Attention, le plouc en question n’est pas le pauvre garçon qui écoute Johnny Halliday en pensant que c’est du rock (lui il a eu son compte lors du premier opus), ce mec primaire qui ne voit pas le second degré chez Didier, non là il provoque le gratin. Son disque est destiné à orner les bacs d’Harmonia Mundi, c’est à dire selon lui « Bon pour les Vieux » et ça doit le faire rire (et nous avec) que la bourgeoise collet monté qui se régale à l’Opéra de 4 sous puisse un jour (par mégarde) acheter « Petit Caniche Peluche pour Vieux » arrangé de quelques violons et autres histoires drôles sur Surya Bonaly.
Le mauvais goût de Super en contrepoint de musiques dite classique est un vrai régal. C’est bien un ancien-nouveau disque que vous écouterez. Enregistré avec des chips et du coca (selon la bio pour l’album) mais surtout avec Pierre Le Bourgeois (Nosfell), les chansons et les apartés du chanteur dans une sorte de ripaille clownesque font que ce disque est une sorte de remake encore plus jouissif que l’original. En conclusion du disque il déclare « Putain si la maison de disque fout cette merde dans le commerce, bhen je peux te dire qu’on culmine dans le foutage de gueule » . On apprécie l’honnêteté intellectuelle. Contrat rempli.