Babyshambles - Chronique Album "Shotter's Nation" - Pierre Derensy
Ok, les Libertines c’était lui et quelques musiciens et c’était très bon, Ok le premier album des BabyShambles c’était également lui, quelques autres musiciens et c’était bon, Ok Lui était directement relié à l’Angleterre prolétarienne et il fallait excuser un certains laxisme de rockeur arrogant, mais au bout du compte et avec quelques noms de suiveurs ayant dépassé le maître on pensait avoir mangé notre pain blanc avec lui depuis très longtemps.
A force d’entendre parler de Pete Doherty dans les rubriques judiciaires, dans les pages people ou dans « comment j’ai intoxiqué mon chat en me mouchant » on avait peut être oublié un peu vite que ce type était capable, avec une nonchalance qui sied aux géniales crevures (effigies) de torcher (enregistrer soigneusement) un disque de caractère (mythique).
Cet album est donc l’archétype exemple servant au slogan : défoncez vous un maximum votre créativité n’en sera que plus redoublée et vous coucherez peut être avec un top-model. Prenez tout ce qui se trouve comme dope sur terre et vous serez capable de passer d’une balade british à un groove hip-hop, de mettre d’accord dans « Deft Left Hand » toute la britpop d’Oasis à Blur en un couplet.
Enquillez les toxines dans votre corps pour décrire d’une manière frontale des chroniques de la vie anglaise. Fumez aussi beaucoup pour avoir cette voix de crooner sur « There She Goes » et pouvoir la moduler rageusement sur « Delivery ». Prenez une petite ligne de guitare électrique allongez là avec le feu qui ronge les boyaux.
Faites les choses consciencieusement pour que vos titres ne dépassent pas les trois minutes. Forcez vous, les doigts dans la bouche, à vomir aimablement en studio et ne prenez pas la peine de relever quant on vous compare au romantique Pascal Obispo.
Finissez la posologie, et l’exercice de style qui vous permettra d’être reconnu de tous, en tétant le meilleur de chacun (« Crumb Begging Baghead » alliance des Doors et Stone Roses) tout en gardant votre propre bouillie et en niant le larcin. Claquez la porte du disque avec « Lost Art Of Murder » : simplement ahurissant.