Claire Diterzi - Chronique Album "Boucle" - Pierre Derensy
Dans l’équipe (féminine) de la chanson hexagonale vous avez deux sortes de joueurs : les muses d’artistes masculins dominants (connues sous le sobriquet « femme de ») qui attaquent leur carrière pied au plancher, et de l’autre catégorie des défenseurs du sexe faible ancrés dans une carrière indépendante, celles là bétonnent plus facilement leurs musique sur scène que sur des plateaux télés. Claire Diterzi elle, serait plutôt au milieu de terrain, une porteuse d’eau qui se satisferait d’être reconnue pour un travail bien fait.
« Boucle » réalisé entre des allées-détours par le théâtre, le cinéma et la danse a permis de recentrer ce pour quoi Claire Diterzi est faite : sortir de bonnes chansons. Après deux groupes de rock alternatif, la demoiselle déclare donc sa flamme et son amour à la guitare électrique. « Je me souviens de la neige » et ses airs électroniques est le chaînon manquant d’une musique moderne mais accessible, rappelle une ritournelle sexuelle qu’on absorbe à pleine bouche.
Dans ses compositions on parle de draps, de queue, de peau et de troubles obsessionnels situés sous la ceinture. Si elle enlace un médiator en plastique, qu’elle cache un sein (que l’on aimerait voir) par une sangle de cuir, la matière principale du disque reste sa voix et les modulations qu’elle réussi à produire comme sur « Infidèle » et son chant des sirènes.
Si Franck Monnet vient prêter sa plume à la dame pour « Elle est du Soir » et « Sur le Pont d’Avignon », le reste de ses propres humeurs mis en musique par un petit tas de programmation porte bien la griffe d’une femme libre et affable tout en gardant une certaine distance gracieuse. Si cette fille a des faux airs de Charlotte Rampling cela ne doit pas être tout à fait un hasard.