Jean Louis Murat - Chronique "Charles et Leo" 2007

Jean Louis Murat - Chronique "Tristan" 2008

Jean Louis Murat - Chronique "Le Cours Ordinaire des Choses" 2009



Chronique Album

Jean Louis Murat - Chronique Album "Le Cours Ordinaire des Choses" - Pierre Derensy


On n’a pas assez confiance de ce que nous sommes en France. Certes la présidence de la république n’arrange rien pour nous donner du crédit auprès de nous-mêmes. Alors il faut aller chercher ailleurs avec qui l’on voudrait manger pour un diner presque-parfait vu de l’hexagone. C’est peut être ce qu’a voulu faire Jean-Louis Murat. Expatrier sa souche auvergnate sur des terrains étrangers. J’ai le Watermarked CD 521 de son prochain album : « Le Cours Ordinaire des Choses ».

En partant à Nashville pour enregistrer son nouveau disque on pouvait craindre le complexe d’infériorité du petit français. Le studio rempli de requins pointant leurs chèques en appelant Jean-Lou « The Boss » afin de lui faire plaisir. Mais ce qui ressurgit de ses chansons c’est l’âme américaine en bienfait à la poésie romantique.

Depuis une bonne année et 3 CD, Mumu retournait loin en arrière sur les plaines du troubadour moyenâgeux, faisant parfois le bouffon à la télé, perdant au passage une exposition de sa musique, épurant peut être trop ce qui nous plait en lui : le mariage singulier du fond et de la forme. S’il chante ici sur un middle-tempo « Chanter Est ma Façon d’Errer », il semble avoir retrouvé la route pour admirer les coyotes de la route 66 autant que les loups de Clermont-Ferrand. C’est son destin d’être continuellement géo localisé.

De la même manière qu’on plonge Johnny dans le bain fangeux du rock vu d’ici, Murat est un auteur confidentiel pour esthètes soyeux. C’est oublier « Mustango » (il y a si longtemps déjà) qui préparait celui-ci. En écoutant « Lady Of Orcival » on comprend comment lui-seul peut marier les cordes et les slide guitar sans qu’il y ait fracture ou décalage horaire d’avoir traversé l’Atlantique. Cet album est un passeport pour admirer les grands espaces. Dès l’ouverture par « Comme un Incendie » Murat en french cow-boy nous fait monter dans sa diligence et claque du fouet pour partir au galop sur 11 titres.

L’Amérique a réveillé l’artiste qui somnolait dans son jus. La conquête de l’ouest fait du bien à ses compositions. Le petit clin d’œil à Elvis sur « Falling In Love Again » nous permet d’affirmer qu’il n’y a pas mieux qu’un métissage consommé pour rendre le bonheur d’aimer. I love vos songs Jean-Louis !